EN DÉBAT / Quels accès au tunnel transfrontalier du Lyon-Turin ?
Lundi 09 Mars 2020
Il y a quelques mois, la Comité pour la Transalpine et plusieurs élus du territoire attiraient l’attention du gouvernement sur les potentialités de cofinancement par l’UE des études de phasage des indispensables voies d’accès au tunnel international de la future liaison Lyon-Turin. Interrogée mardi par le sénateur de Savoie Jean-Pierre VIAL, la Secrétaire d’Etat Brune POIRSON a confirmé que, dans le cadre de l’appel européen « Call reflow » du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe, la France a bien déposé un dossier « visant à bénéficier de subventions européennes. Ce dossier porte sur 4 millions d’euros de dépenses éligibles, pour un cofinancement européen attendu jusqu’à 50%. »
La Secrétaire d’Etat a rappelé que « les accès ferroviaires au tunnel transfrontalier font l’objet d’une démarche en lien avec les élus (…) pour identifier collectivement les investissements nécessaires à la modernisation à court terme du réseau existant et pour préciser la consistance et le phasage des lignes nouvelles d’accès. » Dans le cadre de cette démarche, les élus du territoire ont presque unanimement demandé une accélération de la programmation des voies nouvelles d’accès depuis Lyon jusqu’à l’entrée du tunnel en Savoie. Tous ont à l’inverse critiqué l’option consistant à donner la priorité à des investissements massifs sur la ligne historique Dijon-Modane, un axe excentré des réseaux européens, structurellement inadapté à une massification du fret et qui ne correspond en rien au projet initial du Lyon-Turin.
Une perspective rejetée même par les quelques élus ayant exprimé des réserves sur le Lyon-Turin. C’est le cas de Dominique DORD, Président de le Communauté d’agglomération Grand Lac, qui souligne dans un communiqué diffusé cette semaine que « l’objectif affiché de montée en puissance du trafic ferroviaire sur la ligne historique jusqu’à sa saturation avant la mise en service de toute nouvelle infrastructure fait planer une menace considérable et pour de longues années sur nos milieux naturels, notamment le lac du Bourget, et sur nos concitoyens savoyards vivant majoritairement dans les secteurs urbanisés traversés par la ligne historique. »