INFRASTRUCTURES / La grande vitesse ferroviaire coupe l’Italie en deux
Lundi 10 Février 2020
Après plus d’un an d’obstruction par les populistes du Mouvement 5 Etoiles, le Lyon-Turin a fait dérailler cet été le gouvernement italien. Le nouvel exécutif a, depuis, solennellement confirmé son engagement à réaliser la nouvelle liaison. Sous les feux des projecteurs en Italie, le Lyon-Turin s’inscrit en fait dans un débat beaucoup plus large. En (très) petite forme économique, la péninsule est en pleine réflexion sur une relance de la croissance par de forts investissements pour développer les infrastructures ferroviaires.
L’étude publiée récemment par l’université Federico II de Naples devrait alimenter les débats. Elle met en lumière une Italie divisée en deux : d’un côté, les 12 villes (avec 20 millions d’habitants dans les zones métropolitaines) reliées chaque jour par 303 trains à grande vitesse, et de l’autre les villes qui ne sont pas connectée au réseau.
Dans les régions les plus riches (avec un revenu par habitant supérieur à la moyenne), les villes équipées de gares à grande vitesse ont vu croître leur PIB de 10% au cours de la décennie 2008-2018 contre 3 % pour les villes situées à plus de deux heures d’une gare grande vitesse. Dans les régions moins riches, les villes avec des gares grande vitesse ont eu une augmentation de 8% contre 0,4% pour les villes situées à plus de deux heures.