LE GOUVERNEMENT PRODI DEBLOQUE LE PROJET DE LIGNE FERROVIAIRE LYON-TURIN
Le Monde
Jeudi 14 Juin 2007
Le gouvernement italien a réussi à débloquer le dossier de la ligne ferroviaire à grande capacité Turin-Lyon, mercredi 13 juin à Rome, au cours d'une réunion de travail entre les ministres et les élus locaux concernés par le projet. Afin de dépasser l'opposition des populations locales, des mouvements écologistes et de certains partis de la majorité, le gouvernement de Romano Prodi s'est engagé à proposer un nouveau tracé entre la frontière française et Turin. Le tunnel entre la France et l'Italie, d'une longueur initiale de 54 kilomètres, sera raccourci. Il débouchera en amont de Venaus, une commune du val de Suse sur laquelle s'et cristallisé, ces dernières années, la résistance à la "TAV", et ou plusieurs manifestations ont dégénéré en affrontements violents avec les forces de l'ordre. Du coup, il sera inutile de perforer le mont Musinè, dont le sous-sol est réputé pour contenir de l'amiante. La ligne devrait ensuite emprunter un itinéraire plus au sud pour rejoindre Turin. Ces modifications devront être précisées, mais le fait que les élus locaux aient accepté le principe a été considéré par le gouvernement comme "un pas en avant significatif". (...) Aux termes du compromis conclu mercredi entre les maires et le gouvernement, l'hypothèse consistant à utiliser la ligne historique est abandonnée. Désormais, "l'Italie sera partie prenante du Corridor V qui reliera plus rapidement l'ouest et l'est de l'Europe", affirme l'accord. Il était temps. Pour bénéficier des financements européens pour la période 2007-2013, le dossier du projet de liaison entre Lyon et Turin doit être transmis à Bruxelles avant le 23 juillet. (...) L'Observatoire technique pour la réalisation de la ligne Turin-Lyon, dispose de quarante jours pour mettre noir sur blanc le projet de tracé qui sera présenté à l'appel d'offres de Bruxelles. Les modifications italiennes ne devraient pas entraîner de changements pour le traité de coopération signé en 2004 entre la France et l'Italie. La section dite "internationale" de la liaison, c'est à dire essentiellement le tunnel, estimée à 7,5 milliards d'euros, est financée à 63% par l'Italie et à 37% par la France. Le redémarrage du projet sur le versant italien sera à l'ordre du jour de la conférence intergouvernementale (CIG), prévue le 20 juin à Paris. (...)