L’Italie avance et s’agace des retards français
Lundi 13 Mars 2023
Alors que la programmation de la section française du Lyon-Turin continue de piétiner, l’Italie trace sa voie. Cette semaine ont ainsi démarré les premiers sondages géologiques à Rivalta (photo), commune de la banlieue ouest de Turin, en vue de la réalisation d’un tunnel de 18km entre Avigliana et le terminal intermodal d’Orbassano. Selon Calogero MAUCERI, le Commissaire extraordinaire du gouvernement en charge des voies d’accès italiennes au tunnel sous les Alpes, les appels d’offres pour cette section devraient être lancés en 2024 pour des travaux qui s’étaleront sur environ cinq ans.
Dans la vallée de Suse, c’est dès ce mois de juin que débuteront les premiers chantiers de modernisation de la ligne existante entre Avigliana et Bussoleno. Ces lourds travaux permettront d’adapter la ligne pour permettre le passage de trains de marchandises de 750 mètres aux standards européens.
Après Bruxelles, l’Italie fronce les sourcils
Impulsions politiques, autorisations administratives, sécurisation des financements, mise en place de dispositifs de concertation avec les territoires… au fil des mois, l’Italie conforte son objectif de livrer ses voies d’accès en même temps que la mise en service du tunnel transfrontalier en 2032. La totalité du projet entre Turin et l’entrée italienne du tunnel international à Suse est estimée à près de 2 milliards d’euros, dont la moitié est éligible à un cofinancement européen. Si toutefois la France se décide à prendre rapidement des décisions pour sa section nationale…
Après les alertes répétées de Bruxelles, c’est au tour de l’Italie de froncer les sourcils face au risque de passer à côté de ces financements exceptionnels. Pour la troisième fois en quinze jours, le vice-premier ministre et ministre des Transports Matteo SALVINI s’est exprimé cette semaine dans la presse transalpine pour « inviter » la France à arrêter de repousser ses décisions : « Avec la peine que nous avons eu à avancer sur les travaux, nous ne souhaitons pas que la France nous ralentisse, ce serait inacceptable. La France doit respecter sa parole. »
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