LYON-TURIN : LA FRANCE ET L'ITALIE VEULENT OUVRIR LA LIGNE EN 2023
Le Dauphiné Libéré
Mardi 31 Janvier 2012
Les ministres des Transports français, Thierry Mariani, et italien, Mario Ciaccia, ont signé (...) l'avenant au traité de Turin, vieux de onze ans déjà. Le nouveau texte n'est pas le dernier, puisqu'un ultime accord, semble-til imposé par Bercy, devra intervenir pour lancer les travaux, une fois le montant et les modalités de l'implication financière de l'Union européenne dans le dossier du Lyon-Turin définitivement précisées. Mais les deux gouvernements ont précisé par la voix de leurs représentants respectifs, leur engagement formel sur le calendrier. (...) Les deux ministres ont cité les mêmes dates 2013 pour l'ouverture du chantier, et 2023 pour la mise en service de la section transfrontalière. (...)
Mario Ciaccia a indiqué "qu'une minorité considère que ce projet n'est pas essentiel pour le pays, et cela a provoqué des retards. Or une minorité ne saurait changer une décision prise". (...) Le gouvernement Monti est aussi inébranlable dans son intention que l'était l'équipe précédente. (..) Thierry Mariani a pour sa part insisté sur la composition multipolaire de la délégation française, illustrant le consensus politique sur la question du Lyon-Turin.
(...) Mario Ciaccia a relevé que l'Italie est concernée par quatre des dix grands réseaux considérés comme essentiels par l'Union européenne. La nouvelle ligne Lyon-Turin est un maillon essentiel de deux d'entre eux : un trajet Nord-Sud sur l'axe Londres-Milan, et un autre, Est-Ouest, de Lisbonne à Budapest (...). Pour les gouvernements, la réalisation de ce tronçon est aussi une question de performance économique : "une Europe qui n'est pas entièrement connectée est une Europe non compétitive" estime M. Ciaccia. Sur le plan économique, des travaux d'une telle ampleur (8,5 Md € pour la section transfrontalière) auront aussi un effet de relance.
Prochaine étape : la ratification du traité par les parlements nationaux. Le député Michel Bouvard compte peser pour que le texte qui ne suppose pas de discussions parlementaires soit examiné avant la fin de la présente session (...)
Côté français, toutes les galeries ont été creusées mais il reste à progresser au bas de la galerie de Saint-Martin-la-Porte dans l'axe du futur tunnel de base. (...) La crise ne ralentit pas le projet qui est, rappelle Thierry Mariani "le plus grand chantier d'Europe". Vu comme un outil de développement économique, il comporte aussi une ambition environnemenmtale à laquelle l'Italie a souscrit, celle du report modal. Le texte prévoit la mise en oeuvre de mesures incitatives pour que le transport de marchandises par le rail soit favorisé.