Malgré son renforcement, l’axe économique franco-italien encore trop mésestimé
Lundi 06 Février 2023
Sur le plan politique, les rapports entre Paris et Rome ont connu des hauts et des bas ces dernières années. Sur le plan économique en revanche, les relations franco-italiennes n’ont cessé de progresser. Publié récemment par Bercy, le rapport économique « France-Italie 2022 » témoigne de cette dynamique et propose une radiographie très instructive des liens productifs et commerciaux unissant les deux pays.
La France et l’Italie représentent 28,3 % de la population et 29,6% du PIB de l’UE. Chacun est le 3ème pays fournisseur de l’autre. La dernière valorisation annuelle des échanges bilatéraux de biens et services s’élève à 103,8 Md€, en hausse de 18% depuis 2020. Le solde des échanges avec l’Italie est toujours déficitaire pour la France (- 7 Md€) mais les exportations françaises ont davantage progressé depuis 2020 (+ 20,8% à 38,9 Md€) que les importations italiennes (+17 % à 45,9 Md€).
120 milliards d’euros d’investissements croisés
Les investissements croisés entre les deux pays s’élèvent à 120 Md€, la France étant le premier pays investisseur et le deuxième employeur étranger en Italie. Les investissements de cette dernière dans l’hexagone ont quant à eux progressé de 133% en cinq ans. L’Italie et la France comptent 4000 entreprises installées de part et d’autre des Alpes, qui génèrent près de 400.000 emplois dans des secteurs aussi variés qu’importants.
Mais derrière le tableau dessiné par tous ces chiffres, c’est bien le potentiel de développement de ces échanges qui interpelle. D’autant qu’ils sont hélas encore trop souvent mésestimés. Les deux pays présentent certes des spécificités et différences importantes. Le nombre d’entreprises industrielles dans la botte est par exemple presque deux fois supérieur à la France.
Le Lyon-Turin est déterminant pour le renforcement de l’axe économique franco-italien
Pour autant, les deux économies affichent aussi de fortes similarités et complémentarités qui reposent sur un tissu de grands groupes, de PME et de startups particulièrement dynamiques. En renforçant les synergies, l’axe économique franco-italien dispose de puissants atouts pour rééquilibrer les dynamiques stratégiques européennes induites par la puissance allemande.
C’est le sens du Traité bilatéral du Quirinal signé fin 2021 et qui vise à intensifier les coopérations dans les secteurs de l’industrie, du numérique, de la recherche, de la santé…et des transports. Dans ce domaine, la réalisation complète de la liaison fret et voyageurs Lyon-Turin sera véritablement déterminante pour rapprocher les deux pays qui sont encore reliés par des infrastructures ferroviaires du XIXème siècle.
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