Pourquoi le port de Marseille ne veut pas rater le Lyon-Turin
Jeudi 09 Septembre 2021
Lors de son déplacement très médiatisé à Marseille la semaine dernière, le Président de la République a logiquement insisté sur l’importance de l’activité portuaire de la cité phocéenne : "Marseille, c’est d’abord un port. C’est par son port que Marseille a vécu ses âges d’or (…) Le port de Marseille mérite donc des investissements massifs". Et le Chef de l’Etat d’évoquer divers chantiers de modernisation ainsi que le nécessaire renforcement du "lien entre le port et l’hinterland européen."
Renforcer le lien entre le port et l’hinterland européen
Dans un contexte concurrentiel avec les autres ports de la Méditerranée (Barcelone, Gênes…), l’avenir du 1er port français et 5ème port européen (80 Mt par an) dépend en effet fortement de sa connexion aux grands réseaux de transport pour acheminer les marchandises qui transitent par Marseille-Fos. Plus le port étendra sa zone de chalandise sur le continent, plus il renforcera son attractivité.
Défi climatique oblige, la chaine logistique doit désormais miser sur l’intermodalité et les transports décarbonés. "Marseille doit devenir la tête de pont de l’axe Rhône-Saône. La transformation du port maritime en port fluvio-maritime allant de Marseille à Lyon doit se faire" a indiqué Emmanuel MACRON avant de souligner l’urgence de développer le fret ferroviaire. Le renforcement du lien entre le port et l’hinterland européen "fera l’objet d’aménagement nouveaux et d’investissements exceptionnels."
Le Lyon-Turin, seul accès de fret ferroviaire vers l'Europe centrale pour Marseille
Ces investissements n’ont pas été détaillés par le Chef de l’Etat mais il faut espérer que celui-ci intègre bien la liaison ferroviaire Lyon-Turin dans la stratégie logistique du port phocéen et plus largement de tout le Sud de la France. Les acteurs de la communauté portuaire de Marseille l’ont en tout cas en tête depuis longtemps et nourrissent de légitimes inquiétudes. Pour pouvoir rivaliser avec les ports de la Méditerranée, ils ne veulent surtout pas rater le train du Lyon-Turin qui sera le seul accès de fret ferroviaire vers l’Est de l’Europe.
Mais pour cela, il faut impérativement favoriser le contournement Sud de Lyon et aménager dans les temps les voies d’accès françaises jusqu’au tunnel transfrontalier sous les Alpes. C’est ainsi qu’a été conçu le Lyon-Turin, maillon central du Corridor Méditerranéen destiné notamment à capter les trafics du Sud entre l’Espagne et l’Europe centrale. Pour bien rappeler l’importance et l’urgence de ces enjeux, le Comité pour la Transalpine et l’Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos travaillent à de prochaines initiatives communes.