À Turin, des investissement massifs dans l’intermodalité en vue de la liaison transalpine

Lundi 22 Mai 2023
Le Président de la Région Piémont, Alberto CIRIO, en a fait l’un de ses mantras : "Avec le Lyon-Turin, nous voulons placer notre territoire au cœur des flux économiques européens". Une ambition partagée avec les acteurs économiques de l’un des poumons industriels de l’Italie du nord. Lundi 15 mai, la société d’économie mixte Silo Spa, qui gère le terminal de fret ferroviaire d’Orbassano (photo), a ainsi présenté un plan d’investissement de 65 M€. L’enjeu est de revitaliser cette vaste zone logistique située dans la banlieue proche de Turin pour en faire un hub intermodal rail-route de dimension européenne. Ici seront chargées, déchargées et triées les marchandises entrantes et sortantes sur l'axe Turin-Lyon. Les investissements viseront en partie à moderniser le terminal ferroviaire en aménageant notamment des quais plus longs afin d'accueillir des trains de 750 mètres. Objectif : être prêt pour la mise en service du Lyon-Turin La massification des services de fret ferroviaire est en effet l’un des leviers clés pour être plus compétitif que le transport routier. C’est d'ailleurs le principal enjeu de la future liaison Lyon-Turin, l’obsolescence infrastructurelle de la ligne historique interdisant aujourd’hui cette massification. Avec environ 700 convois par an, le trafic des trains de marchandises au départ de Turin est relativement modéré, surtout si on le compare à l’activité du terminal de Vérone, plus à l’est, qui en traite 14.000 par an, soit 28 Mt de marchandises. Avec le plan d’investissement envisagé, le trafic devrait doubler à court terme puis croître de manière exponentielle lorsque les investissements infrastructurels seront terminés sur les axes Turin-Milan et, en 2032, avec la mise en service de la liaison Turin-Lyon. L'impact économique des investissements sur le site d’Orbassano est évalué à 1.500 créations d’emplois et plus de 100 M€ de retombées. La plateforme de Lyon encore au stade de l’intention A l’extrémité française de la ligne, le programme Lyon-Turin prévoit l’aménagement d’une plateforme intermodale sur le même principe à Lyon, dans le secteur de l’aéroport de Saint-Exupéry. C’est de là qu’il sera possible de proposer des services de fret ferroviaire performants aux industriels. Pour l’heure, le projet n’en est qu’au stade de l’intention et reste subordonné au calendrier de réalisation des voies d’accès depuis Lyon jusqu’à l’entrée du tunnel transfrontalier. Un calendrier toujours incertain côté français qui explique le mécontentement grandissant des Italiens. La pleine efficacité de leurs investissements risque en effet d’être compromise, alors même que le programme Lyon-Turin a été conçu comme un ensemble cohérent dont les sections sont interdépendantes les unes des autres.
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