Turin : le nouveau maire remet la ville sur les rails du Lyon-Turin
Lundi 25 Octobre 2021
Elu lundi 18 octobre avec une liste de centre-gauche, le nouveau maire de Turin Stefano LO RUSSO (photo) n'a pas tardé à remettre la cité piémontaise sur les rails du Lyon-Turin. Parmi ses premières grandes annonces, le retour de Turin dans l’Observatoire technique dédié à la liaison transalpine. Politiquement, la décision va bien au-delà du geste symbolique. En 2016, la nouvelle municipalité pilotée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S) avait bruyamment quitté cet important organisme pour marquer son obstruction idéologique au projet. Lors de ce scrutin municipal, la candidate de la formation anti-système a été éliminée dès le premier tour en ne recueillant que 9% des voix.
En hibernation depuis 5 ans
En l'absence de Turin et face à l'hostilité du M5S en position de force au gouvernement en 2018 et 2019, l’Observatoire était en quasi hibernation depuis cinq ans. Espace de concertation entre l'Etat et les collectivités locales, cet outil technique attend maintenant de retrouver les moyens nécessaires à ses missions. L’urgence est aussi de mettre en place un dispositif efficace pour harmoniser les pouvoirs du Commissaire du gouvernement, chargé il y a quelques mois d’accélérer les voies d’accès italiennes au tunnel sous les Alpes, avec ceux de l’Observatoire où se discute l’utilisation du fonds de compensation alloué par l’Etat aux territoires concernés par le chantier de l’ouvrage transfrontalier.
Réalignement des planètes
Côté italien, ces élections municipales à Turin, mais aussi à Milan, viennent ponctuer une séquence politique confirmant le réalignement des planètes en faveur d’une forte dynamique pour le Lyon-Turin. En 2019, les élections régionales ont amorcé l’effondrement du Mouvement 5 Etoiles et conforté l’unité des puissantes régions de l’Italie du nord (Lombardie, Piémont, Ligurie, Val d’Aoste, Vénétie…) autour de l’importance vitale de la liaison ferroviaire européenne. La nomination en février dernier de Mario DRAGHI à la tête d’un gouvernement d'union nationale a débouché sur un vigoureux plan de relance post-COVID faisant la part belle aux grands chantiers d’infrastructures à forts enjeux environnementaux, dont le Lyon-Turin est le plus emblématique.