Un corridor Est-Ouest à priorité fret
« La liaison Turin-Lyon est un des programmes les plus importants des 10 grands corridors, et nous le soutenons fortement. Il représente un corridor majeur, une ouverture essentielle pour nos activités d'échanges en Europe.»
Siim KALLAS,
Vice-président de la Commission européenne en charge des Transports - Mars 2012
Le 29 janvier 2001, les gouvernements français et italien ont pris la décision de réaliser la liaison ferroviaire fret et voyageurs, à haute capacité, entre Lyon et Turin ; l'avenant signé à Rome le 30 janvier 2012 a précisé les conditions de réalisation et d'exploitation de cette ligne ferroviaire. Cette liaison déclarée prioritaire, dès le Sommet des Chefs d’Etat à Essen en 1994, a été ensuite confirmée dans la proposition de Réseau Central de Transports de la Commission européenne en octobre 2011. C'est le maillon central indispensable du seul corridor ferroviaire massifié est-ouest de l'Europe méridionale.
Il permettra de mettre en réseau 5000 km de lignes existantes, en reliant l'Espagne à la Hongrie, via la France du sud et l'Italie du nord, et fera transiter les flux en provenance du nord comme du sud de la France vers l'Italie (deuxième partenaire économique), à la mesure des dynamiques économiques et culturelles du sud de l'Europe. Au total, cette liaison concerne 18 % de la population européenne, 17 % de son PIB, et représente 200 Md € d'échanges commerciaux.
A l’heure où le transport de voyageurs s’ouvre à la concurrence, la Transalpine Lyon-Turin fait partie d’un réseau à grande vitesse qui fait tomber les barrières physiques et rapproche 250 millions d’Européens. Elle constitue le trait d’union indispensable entre des infrastructures existantes et à venir : la ligne Turin-Milan-Rome-Naples, le réseau TGV français, les lignes à grande vitesse espagnole et portugaise via Perpignan-Figueras. Elle place Milan à moins de 4 heures de Paris, et Barcelone à moins de 5 heures de Turin, elle contribue à dynamiser le secteur ferroviaire et en améliorer la qualité de service. La nouvelle liaison pourra accueillir jusqu'à 4,5 millions de voyageurs, dont 1,1 million par transfert de la route et l'avion vers le rail.
Ce programme est majeur pour l'amélioration substantielle des conditions de trafic au sud de l’Europe. Il est de plus la réponse aux problèmes de goulet d'étranglement à travers l'Arc Alpin et permet de promouvoir l'interopérabilité des réseaux nationaux tout au long du corridor sous réserve d’abaisser toutes les barrières : barrières physiques, barrières tarifaires et barrières techniques avec notamment le système européen de signalisation ferroviaire (ERTMS) ainsi qu’une meilleure harmonisation des standards techniques (longueur des trains, tonnage…) le long du corridor.