Appel transpartisan de 60 parlementaires à l’Elysée pour la section française du Lyon-Turin
« Monsieur le Président, le Lyon-Turin c’est maintenant ! »
En France, en Italie et à Bruxelles, les propositions formulées par le Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) sur le Lyon-Turin semblent avoir fait l’unanimité…contre elles. Dès la publication fin février de son rapport consultatif pour éclairer le gouvernement sur les priorités d’investissement dans les infrastructures de transport, le COI avait d’abord fait bondir la plupart des élus locaux des territoires concernés. Hors de question pour eux de repousser au-delà de 2045 la mise en service des voies d’accès françaises au tunnel sous les Alpes en cours de creusement qui, lui, sera livré en 2032.
Mercredi 12 avril, lors d’une conférence de presse au Sénat, c’était au tour des parlementaires de donner de la voie et de lancer un signal d’alerte. "Monsieur le Président, le Lyon-Turin c’est maintenant !" est titré l’appel transpartisan lancé par 57 députés et sénateurs (du PC à LR en passant par le PS, l’UDI).
En s’adressant directement au locataire de l’Elysée, les élus souhaitent qu’il donne "une puissante impulsion politique afin de lever les pesanteurs politico-administratives qui freinent ce programme phare du Pacte Vert Européen." "Le plus long tunnel ferroviaire du monde destiné à relier l’Est et l’Ouest de l’Europe, peut-il raisonnablement ne pas avoir de voies d’accès à la hauteur côté français ?" s’interrogent-ils en soulignant que "la France doit être à la hauteur de ses responsabilités, de ses engagements internationaux et du défi climatique."
Les parlementaires de la majorité plaident le dossier à Matignon
Mardi 11 avril, la veille de cette conférence de presse, une délégation de cinq députés (de la majorité présidentielle (Marina FERRARI, Véronique RIOTTON, Thomas RUDIGOZ, Xavier ROSEREN, Elodie JACQUIER-LAFORGE) était reçue à Matignon pour une réunion de travail sur le Lyon-Turin avec les conseillers transports du cabinet de la Première ministre.
L’occasion pour les élus de rappeler à leurs interlocuteurs que "ce grand projet européen doit plus que jamais faire l’objet d’une attention forte du gouvernement". S’agissant de la proposition contestée du COI de repousser au-delà de 2045 la mise en service de la section française du Lyon-Turin, il a été confirmé lors de la réunion que ce rapport n’est qu’un avis et une base de travail, "mais qu’il ne préfigure pas la discussion qui se tiendra avec les collectivités locales" sur le sujet.
Dans un communiqué diffusé à l’issue de la rencontre et cosigné par les vingt parlementaires de la majorité des territoires concernés par la liaison, les élus ont également pris acte "de la volonté partagée [avec leurs interlocuteurs de Matignon, NDLR] de sécuriser la DUP de 2013. Des points d’étapes seront régulièrement mis en place pour suivre l’avancée des travaux sur cette question". Au regard de l’urgence du calendrier, il revient maintenant aux autorités d’entrer rapidement dans le concret…
Légende photo // Treize parlementaires étaient présents à la conférence de presse au Sénat pour lancer l’appel des 57 députés et sénateurs : Alexandre VINCENDET, Emilie BONNIVARD, Loïc HERVÉ, Etienne BLANC, Cédric VIAL, Sylviane NOËL, Xavier BRETON, Michel SAVIN, Virginie DUBY MULLER, Gilbert-Luc DEVINAZ, Martine BERTHET, Jean-Claude TISSOT, Florence BLATRIX-CONTAT.
Lire l’appel des parlementaires au Président de la République