Dominique RIQUET, Député européen, membre de la Commission Transports et Tourisme
L’Europe ne se relèvera pas sans un soutien à son réseau d’infrastructures »
Avec une prévision de baisse du PIB de l’UE supérieure à 7% en 2020, l’Europe se prépare à une récession sans précédent. Réunis en sommet extraordinaire le 23 avril dernier, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont donné leur feu vert à un plan de mesures à court terme de 540 Md€. Rien de concret en revanche sur les contours d’un indispensable plan de relance à long terme dont les modalités de financement divisent les Etats réputés « frugaux » et ceux présentés comme « dépensiers ».
D’ici quelques jours, la Présidente de la Commission Européenne Ursula von der LEYEN mettra donc sur la table des propositions qui laissent présager d’âpres négociations entre les Etats. La Commission devrait d’abord proposer une augmentation significative du budget 2021-2027 de l’UE avec un relèvement du plafond des contribution des Etats à 2% de leur Revenu National Brut (contre 1,02% actuellement).
Adossé à ce budget, un gigantesque fonds de relance pourrait être créé avec deux pistes de financement possibles : lever des fonds sur les marchés par « effet de levier » (préférence des Etats « frugaux ») ou mutualiser la dette européenne via l'émission de "recovery bonds" (préférence du Parlement européen et des Etats « dépensiers »).
Quant aux orientations de ce plan de relance coordonné à l’échelle européenne, la Commission reste ferme sur les objectifs du Green Deal et de la neutralité carbone en 2050. Les soutiens devraient être prioritairement fléchés vers les secteurs créateurs d’emplois, les industries stratégiques, l’innovation…et les infrastructures.
« L’Europe ne se relèvera pas sans un soutien particulier à son réseau d’infrastructures » confirme l’eurodéputé français Dominique RIQUET (Renew Europe). Lors de la réunion de la Commission Transports cette semaine, il a ainsi plaidé auprès de la Commissaire Adina VALEAN pour une revalorisation de l’enveloppe dédiée à ces investissements et un renforcement du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe, programme dont dépend notamment le chantier du Lyon-Turin.