Elisabeth BORNE, Première ministre

Lundi 23 Mai 2022

« L’engagement de la France est très clair sur le Lyon-Turin »

En nommant Elisabeth BORNE Première ministre, c’est un profil pointu dans le domaine des transports que le Président de la République a installé à Matignon. Polytechnicienne sortie dans le corps des ponts et chaussées, sa carrière de haute fonctionnaire entamée au ministère de l’équipement l'a conduite notamment au poste de Directrice de la stratégie à la SNCF puis à la tête de la RATP. Issue des rangs du PS, l’ingénieure fait son entrée en politique en 2017 en décrochant le portefeuille des Transports dans le premier gouvernent d’Edouard PHILIPPE.    

C’est à l’hôtel de Roquelaure qu’Elisabeth BORNE prend toute la mesure des enjeux, des avancées mais aussi des problématiques du dossier Lyon-Turin, le plus grand projet international dans lequel est engagée la France, aux côtés de l’Italie et de l’Union Européenne. "L’engagement de la France est très clair sur la section internationale du Lyon-Turin et naturellement, en cohérence, sur la réalisation des accès" déclarait-elle au Sénat au printemps 2019 lors des débats sur la Loi d’Orientation des Mobilités. Un loi de programmation importante dans laquelle l'inscription du Lyon-Turin n'était pourtant pas allée de soi.

Elisabeth BORNE avait à l'époque longuement visité le chantier en cours du tunnel sous les Alpes (sur la photo avec Hervé GAYMARD, Président du Département de la Savoie) et rencontré les acteurs des territoires concernés. Grâce à la mobilisation de ces acteurs fédérés par le Comité pour la transalpine, elle a donné une nouvelle impulsion au dossier des voies d’accès françaises à l’ouvrage international ; dossier qui prenait tranquillement la poussière dans un placard de l’administration depuis la déclaration d’utilité publique en 2013.

J. GOUNON : « Le choix du scénario de première phase des accès français revient désormais au gouvernement que vous conduisez »

Par décision ministérielle du 8 avril 2019, elle engageait donc un processus d’études de phasage confiées à SNCF Réseau sur la base du projet déclaré utilité publique. Objectif : conforter la soutenabilité financière du programme en séquençant sa réalisation dans le temps. Sous le pilotage actif du Préfet de région, 39 collectivités ont contribué à ce processus, témoignant à nouveau des fortes attentes liées à ce grand projet structurant.

"Annoncé par le ministre des Transports pour la fin du mois de mars, le choix par l’Etat du scénario de première phase des accès français revient désormais au nouveau gouvernement que vous conduisez" souligne Jacques GOUNON, Président de la Transalpine, dans un courrier de félicitations adressé cette semaine à la Première ministre. En coulisse, les acteurs du dossier imaginent difficilement qu'une telle décision ne soit pas prise avant la fin de la Présidence française de l'Union Europenne le 30 juin prochaine. D'autant que la Commission de Bruxelles est elle aussi en attente d'engagements auxquels elle subordonne d'importants financements.

Matignon et plus encore l’Elysée auront au final la haute main sur cette décision éminemment politique, en lien avec Emilie de MONTCHALIN, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, dont le portefeuille intègre les Transports. Selon plusieurs sources gouvernementales, elle pourrait être épaulée, après les élections législatives, par un secrétaire d’Etat ou un ministre délégué chargé des Transports.

Bercy, haut lieu des résistances

D’ici là, dans un registre plus discret mais tout aussi important dans la mécanique des pouvoirs au cœur de l’appareil d’Etat, on notera la nomination du très capé et influent Antoine PELLION comme Secrétaire général à la planification écologique aux côtés d’Elisabeth BORNE. Celui-ci continuera d’assurer également les fonctions de conseiller au cabinet de la Première ministre en tant que chef de pôle Ecologie, Transports, Energie, Logement et Agriculture.

Enfin, on n’oubliera pas de porter une attention particulière à Gabriel ATTAL, désigné nouveau ministre des Comptes publics. Car en matière d’infrastructures de transport comme dans bien d’autres domaines, chacun sait que c’est bien souvent à Bercy que se joue l’essentiel et que se coalisent les plus fortes résistances aux grands investissements de long terme.

 

 

 

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