Jacques GOUNON, Président de la Transalpine
« Le feu vert pour la section italienne souligne à nouveau l’urgence d’une prise de décision pour la section française. »
La nomination du nouveau gouvernement est imminente et les pronostics vont bon train. Une chose est sûre : la section française du Lyon-Turin sera dans le haut de la pile des gros dossiers qui attendent celui ou celle qui décrochera le portefeuille des Transports. D’autant plus que l’Italie vient de mettre un nouveau coup d’accélérateur au programme.
Feu vert pour la réalisation de la section italienne
La semaine dernière, le Commissaire extraordinaire du gouvernement en charge du Lyon-Turin, Calogero MAUCERI, a en effet signé l’ordonnance autorisant RFI (homologue transalpin de SNCF Réseau) à développer le projet du tronçon reliant Avigliana et le grand terminal logistique d’Orbassano près de Turin. Cette section de voies nouvelles comporte notamment un tunnel de 18 km.
Depuis quelques temps, RFI travaillait déjà sur la préparation du chantier de modernisation de la portion de ligne existante entre Bussoleno et Avigliana. Les travaux sur cette section démarreront début 2023. Le coût total de réalisation des 50 km de voies d’accès italiennes est estimé à 1,9 milliard d’euros, dont la moitié est éligible aux financements européens.
Désynchronisation entre la France et l'Italie
Relayée par tous les médias transalpins, cette nouvelle étape majeure vient confirmer une série d’engagements formulés au cours des derniers mois par les autorités italiennes quant au calendrier et au financement des travaux. "L’Italie garantira la mise en service de ses voies d’accès en même temps que le tunnel international, avec un modèle d’exploitation conforme aux standards européens" assurait, lors de la dernière AG de la Transalpine, Paolo FOIETTA (sur la photo), Chef de la délégation italienne à la Commission Intergouvernementale pour le Lyon-Turin. "Naturellement, il est fondamental que ces conditions soient garanties sur les accès français" soulignait-il.
"Nous saluons cette nouvelle avancée qui traduit une forte dynamique d’accélération du projet côté italien tout en soulignant à nouveau l’urgence d’une prise de décision concernant la section française. Cela fait longtemps que nous alertons sur cette désynchronisation des différentes sections qui compromet les ambitions écologiques et économiques du programme" a réagi Jacques GOUNON, Président du Comité pour la Transalpine, dans un communiqué.
Six nouveaux mois de retard côté français ?
Côté français, le dossier est toujours en attente d’une décision concernant le choix du scénario de première phase des accès français, sur la base du projet déclaré "d’utilité publique et urgent"… en 2013 ! Le ministre des Transports s’était engagé à officialiser le choix de l'Etat avant la fin du premier trimestre 2022.
Dans un article paru jeudi dans le quotidien national l’Opinion, les services du ministre indiquent désormais que "le Comité d'orientation des infrastructures va réexaminer le projet d'ici l'automne afin que le gouvernement puisse fixer le phasage approprié suite à son avis." Traduction : le dossier pourrait prendre six nouveaux mois de retard.