Jean-Baptiste DJEBARRI, ministre des Transports
« Le Lyon-Turin est un projet stratégique »
Jeudi 9 juillet, le ministre des Transports Jean-Baptiste DJEBBARI était à Bruxelles pour rencontrer plusieurs Commissaires européens, dont celle en charge des Transports Adina VALEAN (photo). Nul doute que leurs échanges ont notamment porté sur le Lyon-Turin. En résonnance avec le récent rapport de la Cour des Comptes Européenne, la Commission ne masque plus son impatience de voir le dossier passer à la vitesse supérieure, en particulier en ce qui concerne les voies d’accès au tunnel international dont la programmation est toujours incertaine côté français.
Au lendemain de cette rencontre, le ministre s’est exprimé dans les colonnes du Dauphiné Libéré. L’occasion de répondre en creux aux propos tenus la semaine dernière par le nouveau maire écologiste de Lyon. Dans une interview au quotidien italien La Stampa, Grégory DOUCET demandait "l’arrêt du Lyon-Turin" (sans en avoir le pouvoir dans le processus décisionnel) et affirmait que la ligne historique du XIXè siècle était "suffisante" pour permettre de développer le fret ferroviaire dans les Alpes.
"Un projet stratégique"
"Ouverte en 1871, [la ligne existante] ne permet pas de répondre à l‘objectif d’une liaison performante. Plusieurs restrictions de circulation ont été prises dans le tunnel, afin d‘assurer la sécurité des trajets", répond le ministre. On se souvient que le 13 décembre dernier, l’avis des ingénieurs sécurité de la Commission intergouvernementale sur le Lyon-Turin actait de facto la saturation du tunnel historique reliant la France à l’Italie.
"Le transport ferroviaire, en tant que mode propre, devra retrouver toute sa place, notamment dans la dimension fret pour la traversée des Alpes" insiste Jean-Baptiste DJEBBARI. "Le Lyon-Turin est un projet stratégique qui aura des bénéfices environnementaux certains dans les vallées alpines, et sécurisera les flux de transports entre la France et l‘Italie, en basculant les trafics, qui reposent quasi exclusivement sur les passages routiers, vers le mode ferroviaire" indique-t-il en précisant que "ce report modal devra être accentué par des mesures à rechercher." Des mesures sur lesquelles le Comité pour la Transalpine planche depuis des années et qu'il tient à la disposition du ministre.