Paolo FOIETTA, Président de la Commission Intergouvernementale pour le Lyon-Turin
“Nous demandons respectueusement à la France de prendre les bonnes décisions”
Sous la présidence d’honneur du PDG de la SNCF, Jean-Pierre FARANDOU, l’Assemblée générale du Comité pour la Transalpine organisée le 1er octobre à la CCI de région, fut l’occasion pour bon nombre de participants d’exprimer leurs inquiétudes et impatience concernant la section française de la liaison. Si le chantier en cours du tunnel de 57,5 km sous les Alpes est désormais “irréversible”, comme l’a souligné le PDG de la SNCF, la construction des indispensables 140 km de voies d’accès françaises à l’ouvrage transfrontalier attend toujours des engagements clairs de l’Etat, presque 10 ans après la declaration d’utilité publique.
“ Les opportunités de financements européens sont exceptionnelles. Mais elles peuvent s’évanouir”
Depuis plusieurs mois, l’Union Européenne exhorte la France et l’Italie à accélérer. Dans un message video à l’attention des membres de la Transalpine, la Coordinatrice Européenne Iveta RADICOVA a, au nom de la Commission de Bruxelles, réitéré cet appel en précisant que “les voies d’accès sont entièrement éligibles aux financements européens”. Il faut présenter un dossier dans les temps pour bénéficier du taux maximal de 50%. Or, le temps presse…
“ Ces opportunités de financement sont exceptionnelles. Mais elles peuvent s’évanouir” a mis en garde Paolo FOIETTA, Président italien de la Commission Intergouvernementale (CIG) pour le Lyon-Turin. “ Le nouveau gouvernement italien a pris les decisions nécessaires pour une mise en service de la section italienne en même temps que le tunnel transfrontalier. Nous demandons respectueusement à la France de prendre rapidement les mêmes décisions. Ces accès et les connexions au réseau européen sont essentiels. Un tunnel sans accès, c’est comme un pont sans une route qui y conduit, c’est ridicule”’.
“Personne ne comprendrait que des engagements de bon sens ne soient pas pris rapidement”
En tant que Cheffe de la délégation française à la CIG, Josiane BEAUD a présenté les prochaines étapes du processus décisionnel concernant la section française, et en particulier le rapport décisif du Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) attendu en 2022 : “Le rapport de 2018 avait suscité une immense déception en repoussant de manière incompréhensible l’étude des accès français au delà de 2038. Nous devons impérativement franchir avec succès l’échéance du prochain rapport du COI. Nous y travaillons”.
Pour Jacques GOUNON, “le Lyon-Turin est un projet phare du Green Deal, un chantier structurant au service de la relance et de la transition écologique. Personne ne comprendrait que des engagements de bon sens ne soient pas pris rapidement : un calendrier clair pour l’engagement rapide des travaux de la section française et le démarrage immédiat du tour de table financier entre l’Etat, l’Europe et les collectivités locales.”