Vincent de RIVAZ, Président du Comité pour la Transalpine

« Avec le Lyon-Turin, la circulation des trains n’aurait pas été interrompue par l’éboulement »
La coupure pendant 19 mois de la ligne ferroviaire France-Italie a remis en lumière l’importance capitale du Lyon-Turin. “Il faut réaliser qu’aucun train n’a pu circuler entre la France et l’Italie depuis plus d’un an et demi. Les flux de voyageurs et de marchandises se sont massivement tournés vers la route. Il faudra mesurer l’impact économique et environnemental de cet épisode, analyse Vincent de RIVAZ, Président du Comité pour la Transalpine. Aux enjeux écologiques et économiques du Lyon-Turin, s’ajoute la nécessité de sécuriser le réseau de transport dans les Alpes dont on a constaté une fois de plus la fragilité.”
Véritable cordon ombilical ferroviaire entre la France et l’Italie, la voie ferrée de la Maurienne, que certains opposants au Lyon-Turin présentent comme une solution alternative miracle, a été conçue au XIXème siècle. Elle sillonne des zones à flanc de montagne dont les signes de fragilité géologique se multiplient sous l’effet de l’érosion naturelle et du changement climatique. Depuis sa mise en service sous Napoléon III, de nombreux accidents naturels se sont succédé. En 2019, un glissement de terrain avait déjà coupé la liaison durant près d’un mois.
"A moins de percer un tunnel comme on est en train de faire avec le Lyon-Turin pour limiter l’impact des risques naturels en montagne et les éventuelles fermetures de voies ferrées, il n’y a pas de solution miracle" constate Johan BERTHET, Docteur en géomorphologie alpine à l’université de Savoie. De fait, “si le tunnel sous les Alpes de la liaison Lyon-Turin avait déjà été service, la circulation des trains n’aurait pas été interrompue” abonde Vincent de RIVAZ.