Les financeurs
Les Etats français et italien
Ils sont les principaux financeurs, dans le prolongement de l’accord du 29 janvier 2001.
La France a mis en place en 2005 l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF), chargé de coordonner le financement de grands projets d’infrastructures de transport. Une large partie de ses ressources devaient initialement être assurées par les dividendes des sociétés d’autoroutes. En 2006, leur privatisation a signé la fin de la principale ressource récurrente de l’AFITF. Depuis, le Grenelle de l’Environnement a adopté le principe de l’instauration d’une éco-redevance sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur le réseau routier national non concédée. Cette redevance d’usage devait entrer en vigueur en 2012, et aurait permis de dégager de nouvelles ressources affectées à l’AFITF, en complément des affectations budgétaires directes de l’Etat.
SNCF Réseau et RFI
Dans le cadre de leur mission, RFI (Réseau Ferré Italien) et SNCF Réseau contribuent partiellement au financement des investissements dont ils sont maîtres d’ouvrage, en contrepartie des redevances qu’ils percevront lors de l’utilisation de la ligne nouvelle (sillons ferroviaires).
L’Union Européenne
L’Union européenne a engagé une politique de revitalisation du rail par la création d’un réseau européen intégré, performant, compétitif et sûr. Lors du sommet d’ESSEN (en 1994), l’Union européenne a déclaré le Lyon-Turin comme l’un de ses 14 projets prioritaires. Puis en avril 2004, dans le cadre du Réseau Transeuropéen de Transport, le Parlement européen a confirmé l’inscription du Lyon-Turin-Ljubljana-Budapest comme l’un des 30 projets prioritaires.En 2011, la Commission a adopté un nouveau plan de financement avec un taux de cofinancement qui passe jusqu'à 40 % pour les tronçons transfrontaliers situés à un "goulet d'étranglement" oui qui franchissent des obstacles naturels.
L'Union européenne a désigné un coordonnateur européen au service du corridor pour chaque projet prioritaire. Succédant à Mme Loyola de Palacio, Laurens J. Brinkhorst veille à la cohérence globale de l’ensemble des réseaux et au respect des plannings pour le projet prioritaire n°6 Lyon-Turin-Budapest, devenu corridor méditerranéen.
Les collectivités territoriales
Partenaires des études préalables et fonctionnelles, les collectivités territoriales et en premier lieu la Région Auvergne Rhône-Alpes, très engagée depuis 1991, ont le 19 mars 2007 signé un protocole d’intention de financement des accès français au Lyon-Turin, leur participation étant subordonnée à l’avancement conjoint des deux volets voyageurs et fret.
Un Comité de pilotage co-présidé par le Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes et le Préfet de Région réunit les représentants de collectivités territoriales et l’Etat pour suivre les études et travaux de la section Lyon – Sillon Alpin.
Les partenaires privés
Des solutions innovantes de co-financement existent : en effet alors que les fonds publics se font rares, et les contraintes fortes avec le pacte de stabilité européen, le budget restreint de l'AFITF, la disparition de l'écotaxe, des fonds privés sont disponibles, tels que les fonds de pension, les fonds souverains, les projects bonds... Ces fonds sont disponibles et prêts à s'investir dans la réalisation d'infrastructures. Ils peuvent être actionnés au travers de montages juridiques innovants qui ont déjà fait leur preuve.
Après des tergiversations et des oppositions, l'éco taxe a été abandonnée pour être remplacée par le péage de transit poids lourds. Il en est ressorti d'instaurer un dispositif de "péage transit poids lourds" pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes,circulant sur des itinéraires de grand transit. Ce dispositif ne sera pas suffisant, aussi, le gouvernement a inscrit dansle projet de loi de finances 2015, une hausse des taxes sur le diesel de 2 centimes d'euros. La ministre a également évoqué une contribution des sociétés autoroutières.
En novembre 2013, le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a approuvé le budget pluriannuel de l’Union européenne pour la période 2014-2020. Une enveloppe de 23,17 milliards € est dédiée aux futurs grands axes de transport européens choisis par l’Union Européenne dont la future liaison ferroviaire fret-voyageurs entre Lyon et Turin. Cette décision européenne a rendu désormais possible le cofinancement européen à hauteur de 40 % des travaux de construction du tunnel de base entre Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie et Suse dans le Piémont italien.
Sur un coût total de construction du tunnel de 8,6 milliards €, l’Union Européenne en prendra ainsi à sa charge 3,4 milliards.
Les deux Etats se sont préparés et ont répondu en février 2015 à l’appel à projets lancé par l’Union Européenne le 11 septembre 2014. Ils ont ainsi présenté leurs projes d'infrastructures de transport à la Commission. Ceux ci ont fait l'objet d'une évaluation jusqu'au mois de juin 2015 pour des décisions rendues à l'été 2015 : une première tranche de travaux est cofiancée à hauteur de 813 M € par l'Union européenne.
Le colloque organisé par le Comité pour La Transalpine en mars 2014 sur le thème "Quels nouveaux financements pour les infrastructures de transports" a confirmé ces possibilités.
D'autres leviers peuvent également être actionnés : application de la directive Eurovignette, inictation au transport ferroviaire (taxation des concessions d'autoroutes)...
Le rapport de Messieurs Bouvard et Destot, remis au Premier ministre, propose des recommandations pour de nouvelles sources de financement pour les travaux de la section transfrontalière du Lyon Turin.